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Terra Terre – la Pollution Numérique

Pollution numérique: comment lutter ?

Neutral-IT a eu l’opportunité de présenter sa solution de datacentre écoresponsable comme solution pour lutter contre la pollution numérique lors de l’émission Terra Terre sur la chaine Public Sénat.

Le poids lors de cette émission a été mis sur l’empreinte environnementale du matériel. Avec notre valorisation de chaleur fatale et l’utilisation de serveurs reconditionnés, nous avons mis en place le combo gagnant pour une transition numérique écologique.

Retrouver la totalité de l’émissions ici !

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L’indicateur consommation électrique chez les hébergeurs

L’indicateur consommation électrique chez les hébergeurs

Aujourd’hui, les hébergeurs webs focalisent la performance environnementale de leurs services sur la seule consommation électrique de leurs serveurs informatiques. Pourtant, cet angle d’analyse peut nous éloigner des objectifs de développement durable des Nations Unies. Nous allons montrer pourquoi cet indicateur est à utiliser avec précaution et pourquoi il faut fuir les hébergeurs qui changent trop souvent leurs serveurs !

Contenu

L’analyse de cycle de vie : une démarche pleine d’enseignements

Une analyse de cycle de vie étudie l’impact environnemental d’un produit ou d’un service tout au long de sa vie. Il permet d’apprécier leurs impact écologiques globaux. Il intègre les coûts environnementaux de la fabrication, les impacts de ce produit ou service lors de son fonctionnement ainsi que lors de sa fin de vie. Pour plus d’information, voir le site de l’Ademe sur ce sujet.

Lorsque nous avons réalisé notre Analyse de Cycle de vie, nous avons constaté que nos plus gros apports environnementaux étaient liés à :

  1. La valorisation de la chaleur fatale de nos datacentres
  2. L’extension de la durée de vie de nos serveurs

L’empreinte carbone de l’électricité en Europe

Les services numériques fonctionnent sur des serveurs informatiques. Ces serveurs consomment de l’électricité pour fonctionner et la climatisation également pour les refroidir. Cette énergie électrique a bien sûr une empreinte carbone, dont la teneur dépend essentiellement de son mode de production. Voici ci-dessous un tableau montrant en Europe les émissions carbones liées à la production d’un kWh d’énergie électrique selon l’agence européenne de l’environnement [1] :
Source d’électricitéTeneur en CO2 (geqCO2/kWh)
100% renouvelable
0
Suisse
24
France
67
Europe (27)
296
Irlande
393
Allemagne
419
Pays-bas
453
Nous voyons ainsi que les émissions carbones liée à la consommation d’électricité peuvent dépendre d’un rapport 20 en fonction du lieu de l’hébergement. Ainsi, héberger un site web en France ou en Suisse n’aura pas le même impact que de l’héberger aux Pays-Bas, par exemple.
Une démarche écoresponsable en termes d’empreinte carbone liée à la consommation électrique des services numériques serait de les héberger dans les pays tels que la France, Suède, Luxembourg, Suisse voire l’Autriche.

A l’inverse, un hébergement en Irlande, Pays-Bas, Allemagne, Estonie ou Pologne serait particulièrement néfaste pour l’environnement.

Le poids de la consommation électrique dans le bilan carbone d’un service numérique

Le rapport du Shift Project (ici, page 29) stipule qu’un serveur intègrerait 588kg de carbone lors de sa phase de production. L’ouvrage ‘Sobriété Numérique’ de Frédéric BORDAGE donne 500kg pour ce même objet. Ainsi, sur une durée de fonctionnement de 4 ans, la part des émissions carbones liées à la fabrication des serveurs par rapport à celles liées à leur fonctionnement, en France, en Europe et en Allemagne, se répartit ainsi (en noir et en chiffre la part des émissions liées à la fabrication) :

France
0%
EU-27
0%
Allemagne
0%

Avec une durée de vie de 4 ans, le poids des émissions carbones liées à la fabrication des serveurs va de 76% pour un service hébergé en France à 24% pour un service hébergé en Allemagne.

L’amélioration de la performance énergétique des processeurs

Chaque génération de serveur vient avec son lot d’amélioration de performance, notamment de performance énergétique. Des études ont été faites pour mesurer l’amélioration de performance énergétique des processeurs. Le chiffre de 25% tous les 2 ans est un ordre de grandeur « élevé » donné par l’étude accessible ici :

  • i7-6700K vs i7-8700K en 2 ans connait une amélioration de performance de 26%
  • i7-920 vs i7-6900K en 8,5 ans connait une amélioration de performance de 246%
Nous partirons sur l’hypothèse qu’un changement de serveur au bout de 4 ans permettra d’améliorer de 56% sa performance énergétique.

Retour sur investissement carbone d’une campagne d’achat de serveurs

Ainsi, le bilan carbone d’un changement de serveurs varie en fonction du mix énergétique de sa source d’alimentation électrique. Le tableau ci-dessous détermine le temps de retour sur investissement carbone d’un changement de serveurs au bout de 4 ans, pour un nouveau serveur de performance énergétique améliorée de 56%. En d’autres termes, il donne le temps qu’il faudrait au nouveau serveur pour compenser l’empreinte carbone de l’ancien modèle grâce aux économies d’émission carbones liées à l’amélioration de sa consommation.

Source d’électricité

Temps de Retour sur Investissement carbone (en années)

100% renouvelable
> 100 ans
Suisse
62
France
22
Europe (27)
5
Irelande
3,8
Allemagne
3,6
Pays-bas
3,3

Le tableau ci-dessus montre que dans les pays qui produisent une électricité à faible teneur carbone comme la France, la Suisse, la Suède, le remplacement d’un serveur a un coût carbone qui devra attendre plusieurs dizaines d’années pour être compensé.

Le remplacement d’un serveur dans les pays dont l’électricité a une faible intensité carbone comme la Suisse ou la France ne peut pas être réalisé pour des raisons d’écoresponsabilité ou de lutte contre le changement climatique.

Si nous intégrons en plus de l’empreinte carbone, l’empreinte liée à l’épuisement des ressources naturelles, changer de serveurs tous les 3 à 4 ans est une aberration écologique !

Pourtant, des nombreux hébergeurs appuient leur écoresponsabilité sur ce seul argument. Est-ce du verdissement de façade?

Mais pourquoi alors remplacer les serveurs ?

Dans un datacentre, les ressources limitantes pour la croissance financière de l’hébergement de services sont :

  1. L’espace physique
  2. La puissance électrique

Ainsi, gagner 56% de capacité de traitement de la donnée avec un nouveau serveur dans le même espace physique et pour la même consommation électrique permet d’augmenter d’autant son revenu.

 

Conclusions

Faire son choix d’hébergeur écoresponsable consiste à identifier où ses serveurs se situent géographiquement (France, Suisse, Luxembourg, Suède…) et vérifier sa politique d’achat de serveurs informatiques (fuir les hébergeurs expliquant qu’ils changent leurs serveurs tous les 3 à 4 ans pour des raisons environnementales).

[1]: https://www.eea.europa.eu/data-and-maps/data/co2-intensity-of-electricity-generation